Au hasard de l'entretien avec Ruth Izquierdo, ambassadrice des arhuacos, quelques données pour aiguiser les curiosités... et la réflexion !
Les enfants ne commencent l'école qu'à 8 ans : avant la formation abstraite, l'éducation sociale est la priorité. Dans la communauté, pas d'argent, uniquement des échanges. A l'école, pas de punitions, des rencontres avec celui qui est dans "l'erreur" et avec ses parents pour voir ce qu'il faut reprendre dans l'éducation. Les délinquants ? Il y en a très peu et le meurtre est exceptionnel : on raconte toujours le même, déjà ancien, comme un événement extraordinaire. C'était un drame passionnel. La meurtrière a fait face à la justice arhauca, c'est-à-dire qu'elle a été convoquée devant la communauté et mise à l'écart dans une maison de "réflexion". On y reste jusqu'à ce qu'on ait compris son erreur. Il lui a fallu 8 ans. Autrement, pas de police, pas de juge, pas d'armée ou de milice...
La modernité ? Pas d'électricité, pas de chimie, pas de véhicule à moteur, une auto-suffisance alimentaire, des vétements tissés par chacun. Et une TV pour les 27 000 arhuacos ! Tous les jeunes qui partent en ville pour faire des études et goûtent à la modernité, finissent par revenir dans la communauté pour retrouver ces conditions... Seraient-elles préférables à tous nos écrans qui nous séparent ?
Commentaires
En France, il n'est plus possible de reculer, mais il fait chaud au coeur d'apprendre que d'autres réussissent une éducation au sein d'une culture préservée.