Testament témoignage10


Le salon du livre

Le sujet m’intéresse, je sais où la manifestation se trouve, et pourtant, ça commence mal. Marie qui devait nous arranger un rendez-vous avec l’organisatrice est malade depuis deux jours et n’a pas donné de nouvelles… Avec Clarisse, on ne sait pas trop qui aller voir et on maudit mille fois Marie. Arrivées sur place, soulagement, Marie est quand même venue. On oublie la colère et on regarde autour de nous. C’est pour le deuxième numéro, on n’a pas encore l’habitude, on joue les timides. Et puis on rencontre une personne connue, on promet de revenir dans la matinée pour interviewer « son » auteur.
Là bas, c’est le calligraphe, la petite sœur de Clarisse est intéressée, on y va toutes les trois pendant que Marie fait un tour avec sa mère. Le bonhomme est gentil, il nous montre son art, mais quand arrive le moment de l’interview, il n’en fait qu’à sa tête, ne répond pas aux questions, ou alors très vaguement. Avec le recul il parait même un peu machiste.
Pendant l’interview, Marie mitraille la salle, les auteurs… Et puis c’est l’heure de rentrer manger. Et là, on se rend compte qu’on n’a presque rien pour écrire. Clarisse et moi, on décide de revenir l’après-midi.
Après manger, on interroge chacune un auteur pendant que Lise (la petite sœur de Clarisse) retourne chez le calligraphe. On n’oublie pas les photos. On assiste aussi à un débat sur le livre d’un auteur. La journaliste/écrivain est passionnante, on s’en rend compte même si on ne comprend pas bien tous se qui se dit : ça vole plutôt haut pour ceux qui ne connaissent pas l’auteur. On flâne encore un peu, sans oser l’aborder. Est-ce parce que c’est une « vraie » journaliste ? Qu’on a peur qu’elle ne nous prenne pas au sérieux ? On ne sait pas trop.
Et puis enfin, on ose. Au contraire du calligraphe, elle s’intéresse à notre classe, répond à nos quelques questions. Seulement voilà, les parents arrivent, ils n’ont pas le temps d’attendre. Et on n’a pas le temps de continuer, pas assez de matière pour faire un article. Et on regrette de n’être pas venue la voir ce matin, à la place de ce calligraphe qui ne nous a pas plu et qui d’ailleurs n’aura droit qu’un un article banal, sans entrain dans le dossier sur l’évènement.
Ce qui m’amène à donner ce conseil à la future classe : n’ayez pas peur. Osez ! La plupart du temps, vous serez bien accueilli. Et peu importe si ce n’est pas le cas : les personnes concernées s’en mordront les doigts car lorsqu’une personne vous déplaît, cela se sent dans l’article. Article que mille adolescents de la ville vont lire ensuite…
Alice

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